Le secteur des films solaires, qu’ils soient appliqués sur les vitrages des bâtiments ou sur les vitres teintées automobiles, est étroitement encadré par une réglementation exigeante. Cette surveillance vise autant la sécurité des usagers que le respect de l’environnement, tout en garantissant des performances techniques fiables. De nombreux produits sont proposés sous forme de film de protection adhésif ou de pellicule décorative, avec des caractéristiques variables selon le type de vitrage. La diversité des normes européennes (EN 12600, EN 356, EN 673-674-675), des exigences liées à la transmission de lumière visible (TLV) ou aux différents labels de certification (NFRC, ISO, CE, ANSI, CPSC, REACH, RoHS) impose aux professionnels comme aux particuliers de bien comprendre ce cadre législatif avant d’opter pour un film solaire homologué. En tant qu’ingénieur en performance énergétique ayant une expérience terrain, j’apporte ici une analyse technique et accessible, pour clarifier ce sujet souvent complexe.
Pourquoi des normes encadrent-elles les films solaires ?
Les normes relatives aux films solaires répondent à plusieurs objectifs essentiels : assurer la sécurité des utilisateurs, garantir la durabilité et la performance des produits, et protéger l’environnement. Pour les acteurs du marché, respecter ces prescriptions permet d’éviter toute non-conformité réglementaire lors des contrôles officiels. C’est pourquoi les professionnels de la pose de film solaire doivent s’assurer que chaque film adhésif pour vitrage respecte scrupuleusement les standards définis, notamment en matière d’isolation thermique et de résistance au vieillissement.
Dans le bâtiment, la sécurité des vitrages revêt une importance majeure. Selon la législation sur les films solaires, tout ajout doit préserver, voire améliorer, la résistance mécanique du verre. Cela explique la place centrale des tests d’impact imposés par l’EN 12600. Du côté automobile, l’application du décret 2016-448, notamment via l’article R 316-3, précise les valeurs limites admises pour la transmission de lumière visible, un point crucial pour la sécurité routière.
Panorama des principales normes et certifications des films solaires
Diverses familles de normes et certifications s’appliquent aux films solaires, selon le type d’application (bâtiment, automobile), la finalité recherchée (sécurité, environnement) et le périmètre géographique (européen, international). Il existe une large gamme de films allant du film anti-UV au film décoratif, chacun répondant à des besoins spécifiques, y compris l’occultation, la réduction de l’éblouissement ou encore la protection contre la chaleur. Le choix du produit dépend donc du contexte d’usage et des exigences réglementaires locales.
Quels sont les standards européens pour les vitrages équipés de films solaires ?
En Europe, la réglementation sur les films solaires intègre plusieurs normes majeures. L’EN 12600 porte sur la classification du verre selon sa résistance aux chocs, tandis que l’EN 356 évalue la capacité du vitrage équipé d’un film à résister à l’effraction. Ce sont des références incontournables pour les projets nécessitant un haut niveau de protection, notamment dans les zones sensibles comme les vitrines de magasins ou les baies vitrées d’établissements publics.
Les normes EN 673, EN 674 et EN 675 déterminent quant à elles les méthodes de calcul des performances thermiques des vitrages. Elles permettent d’évaluer précisément le coefficient de transmission thermique, indispensable dans toute démarche d’efficacité énergétique. L’usage de films pour vitrage certifiés permet d’optimiser ces performances. Sur les chantiers où nous avons installé des films solaires, notamment dans les ERP, une attestation de conformité à ces normes rassure propriétaires et bureaux de contrôle.

Quelles exigences légales pour les films solaires sur véhicules ?
Dans le domaine automobile, la législation est particulièrement stricte. Depuis le décret 2016-448, l’article R 316-3 rend obligatoire un taux minimal de transmission de lumière visible (TLV) (70 %) pour les vitres avant. Il ne suffit pas qu’un film indique un taux d’opacité théorique : la mesure doit être réalisée après pose, car la composition, l’épaisseur, la teinte et la nature du vitrage d’origine influencent le résultat final. Pour cela, il est essentiel de choisir un film teinté homologué, posé à l’aide d’un kit de pose adapté, afin de respecter la réglementation en vigueur et éviter toute surcharge thermique de l’habitacle.
Des organismes indépendants vérifient le respect de cette norme TLV grâce à des appareils certifiés. Sophie Lambert, dirigeante de PME spécialisée, constate fréquemment que certains modèles importés affichent une TLV trop faible pour la France, exposant ainsi les automobilistes à des sanctions immédiates.
Comment les certifications et labels garantissent-ils la qualité des films solaires ?
Au-delà des normes techniques, les labels de certification sont un gage supplémentaire de qualité et de fiabilité pour les films solaires. La certification CE domine en Europe, attestant la conformité aux exigences essentielles de santé, sécurité et environnement. Certains fabricants recherchent aussi des labels internationaux tels que NFRC, ISO, ANSI ou CPSC, facilitant l’accès aux marchés mondiaux. Pour les professionnels, s’assurer que chaque film de protection solaire ou film anti effraction certifié EN 356 est bien labellisé évite toute remise en cause en cas d’audit ou de contrôle qualité.
Les certifications environnementales (REACH et RoHS) garantissent que la composition du film solaire respecte les seuils maximaux fixés pour les substances dangereuses. Ces engagements sont particulièrement rassurants pour les donneurs d’ordre publics ou privés. À chaque étape, du contrôle de l’épaisseur à la vérification chimique, l’intervention d’un tiers certificateur crédibilise la chaîne de production et limite le risque de litige sur chantier.
- Normes EN 12600, EN 356 : sécurité mécanique et anti-effraction
- EN 673-674-675 : performance thermique
- Décret 2016-448 / Article R 316-3 : transparence véhicules
- Labels CE, NFRC, ISO, ANSI : conformité technique
- REACH, RoHS : respect des substances dangereuses

Quels paramètres techniques caractérisent les films solaires certifiés ?
La fiche technique d’un film solaire certifié mentionne généralement plusieurs caractéristiques clés, toutes encadrées par une norme ou une procédure de test normalisée. Parmi celles-ci figurent en priorité la transmission de lumière visible (TLV) exprimée en %, le taux de rejet UV, le rejet infrarouge, le filtre UV et l’épaisseur totale incluant l’adhésif. Certains modèles utilisent des matériaux comme le polyester, ou des traitements anti-rayures, garantissant une durabilité accrue dans le temps.
Lors de l’étude préalable, le choix s’oriente vers un équilibre précis entre opacité, confort visuel et conformité réglementaire. Les clients professionnels, soucieux de tamiser l’apport lumineux sans dégrader la sécurité, privilégient les solutions dont la TLV se situe entre 40 et 70 % (hors cas automobile) et dont la certification thermique prouve le respect des contraintes imposées par la norme.
Paramètre technique | Description | Référence normative |
---|---|---|
Transmission lumière visible (TLV) | % de lumière passant à travers le verre-film | EN 410 |
Taux de rejet UV | Capacité à filtrer les ultraviolets | ISO 9050 |
Performance thermique | Coefficient de transmission thermique | EN 673/674/675 |
Épaisseur (µm) | Total film + adhésif | Déclaration fabricant/test laboratoire |
Composition chimique | Présence ou absence de substances interdites | REACH/RoHS |
Applications pratiques et points de vigilance lors de la pose
Sur le terrain, tous les intervenants doivent vérifier que le produit final correspond bien aux attentes déclarées lors du devis, sous peine de voir le projet retoqué lors d’un audit ou d’un contrôle réglementaire. Par exemple, dans les établissements scolaires soumis à des normes de sécurité élevées, le recours à un film anti-infraction homologué EN 356 n’est pas une option, mais une obligation réglementaire qui peut faire la différence lors d’une expertise après sinistre. Pour ce type de projet, la pose de films solaires doit être assurée par un poseur certifié, garantissant une conformité complète.
L’installation requiert méthode et rigueur : l’absence de bulles d’air, un recouvrement parfait, l’utilisation d’une raclette adaptée, et le respect de la procédure après application représentent les points clés d’un chantier réussi. Chez Sophie Lambert, la traçabilité des lots, la régularité des fiches techniques et la disponibilité des certificats accélèrent le dialogue avec assureur ou administration.
L’installation requiert méthode et rigueur : l’absence de bulles, un recouvrement parfait et le respect de la après application représentent les points clés d’un chantier réussi. Chez Sophie Lambert, la traçabilité des lots, la régularité des fiches techniques et la disponibilité des certificats accélèrent le dialogue avec assureur ou administration.
Questions fréquentes sur les normes et la certification des films solaires
Quelle norme encadre la résistance mécanique des films solaires sur vitrage ?
La norme EN 12600 règle la classification du verre selon ses performances en cas de choc. Son application concerne tout vitrage de bâtiment sur lequel est apposé un film, y compris ceux considérés à risques (zones scolaires, ERP). Le passage des essais impact (bille, pendule) est obligatoire pour obtenir l’homologation.
- Test d’impact horizontal puis vertical
- Classement 1B1 à 3B3 suivant la performance
Quel taux de transmission de lumière visible la loi impose-t-elle pour les films solaires automobiles ?
Le décret 2016-448, complété par l’article R 316-3 du code de la route, impose une TLV minimale de 70 % sur la face avant du véhicule (pare-brise et vitres latérales avant). Ce taux inclut le vitrage d’origine et le film associé, et fait l’objet d’un contrôle systématique lors du contrôle technique ou d’un arrêt routier.
- Pare-brise et vitres conducteur/passager : TLV ≥ 70 %
- Vitres arrière : pas de restriction nationale, sauf visibilité requise pour le rétroviseur intérieur
Respecter cette exigence permet d’éviter amendes et refus au contrôle technique.
Comment reconnaître un film solaire réellement certifié et conforme ?
Un film solaire conforme comporte une notice précisant la référence exacte, le lot, la certification (CE, ISO, parfois NFRC) ainsi que les résultats aux tests classiques (EN 12600, EN 410, éventuellement EN 356 et EN 673-674-675). Exiger ces documents auprès du fournisseur protège juridiquement l’acheteur et facilite la gestion des sinistres éventuels.
- Certificat de conformité CE ou rapport laboratoire accrédité
- Fiche technique détaillant valeurs TLV, épaisseur, composition
- Bulletin d’essai indépendant si usage très réglementé
Quels labels assurent l’absence de substances dangereuses dans la composition des films solaires ?
Les certifications REACH (règlement européen) et RoHS (pour les équipements électriques et électroniques) attestent que les films solaires respectent les restrictions sur les substances dangereuses telles que les métaux lourds ou certains phtalates. Ces labels, obligatoires pour la mise sur le marché européen, sont particulièrement surveillés sur les projets publics, ERP ou chaînes commerciales internationales.
- Contrôle périodique sur la ligne de fabrication
- Analyses réalisées par laboratoire indépendant